Second Oekumène – Tome 1
Les éditions Critic nous proposent de découvrir un cycle de Science-Fiction présenté comme une grande saga interstellaire avec Second Oekumène de John Crossford. L’élément marquant est le choix éditorial de publier cette pentalogie sur une période temporelle très courte. En effet, les cinq volumes de la saga seront publiés sur une période de 18 mois !
Alors que Régulus et Orosco sont déjà publiés, il vous faudra attendre novembre 2022 pour Providence, mars 2023 pour Vatican et novembre 2023 pour Taraël, conclusion du cycle.
Départ de la Terre
Le cycle du Second Oekumène se déroule loin dans le temps après que l’Humanité est quitté la planète Terre. Le voyage dans l’espace est donc désormais possible et l’humanité s’est installé sur un nombre de planètes significatifs. Parmi les éléments que nous apprenons, l’évolution et la mutation d’une partie de la population me semble être la plus importante : les alters ont vu se développer des compétences particulières dont la télépathie se révèle être la plus intéressante. Pourquoi ? Tout simplement pour permettre la communication entre les différents vaisseaux, impossible par des moyens technologiques, ce qui peut sembler paradoxal.
Cette nouvelle société qui en découle s’appuie sur différentes “puissances” qui ont chacune leurs rôles dans ce grand système : les voyages dans l’hyperespace sont un monopole impérial pendant que l’éducation des Alters est du ressort d’une entreprise privée.
Pourtant, cet équilibre demeure fragile et repose sur les épaules de l’Empereur Halvar IV. Un empereur vieillissant, bien qu’aider par les technologies terriennes et, comme souvent dans ces cas-là, la succession se prépare.
Au cœur cette succession, l’amiral Wallace souhaite jouer un rôle et va pour cela s’arranger pour éliminer les descendants.
Un univers étendu et des personnages en devenir
Une fois planté le décor de l’univers, il est temps de découvrir les protagonistes de la pentalogie à venir. Le premier est Einar Dahl, que nous retrouvons sur Orosco, planète plutôt en périphérie (une carte est présente dans le roman), alors qu’il est en passe de prendre les commandes de la navette du fils de l’administrateur de la planète. Jeune homme arrivé discrètement sur la planète, Einar a su se faire accepter, grâce notamment à ses talents de pilote. Dans un contexte où l’administrateur de la planète est en fin de vie, Einar sera chargé d’amener le fils de l’administrateur (successeur dans le poste) à un rendez-vous protocolaire. Malheureusement, la situation va fortement déraper et le jeune homme n’aura d’autre choix que de fuir la planète.
De son côté, la jeune Lucy est une alter qui, en tant que telle, a été admise dans l’orphelinat situé sur Regulus, va profiter d’un moment d’inattention de sa gardienne pour aller espionner les “normaux” avec une amie. Bien mal leur en a pris car, après avoir été agressée par ces derniers, elles se verront toutes les deux punies et séparées. Les contacts entre normaux et alters ne sont pas autorisés, les normaux craignant ce qu’ils ne peuvent comprendre et excluant les alters puisque différent·e·s.
Un démarrage enthousiasmant et des personnages attachants
D’autres personnages se lanceront dans le ballet de l’histoire au fur et à mesure mais ces Eilar et Lucy représentent pour moi les personnages les plus intéressants de l’histoire. Le premier par sa droiture et le sens du devoir que nous sentons que l’histoire avant son arrivée sur Orosco aura un impact majeur sur la suite du récit (j’ai ma petite idée sur qui il est, mais faites vous votre propre idée). Il fait partie des rares personnages à ne pas rejeter en masse les alters ou en avoir peur.
De son côté, Lucy représente la différence, cette différence qui existe mais est rejetée par la population, souvent pour des questions d’incompréhensions. Elle représente aussi le côté malsain de la science (ce qu’elle subit, pas elle-même bien sûr), la recherche scientifique non pour faire évoluer l’humanité mais pour l’asservir, que ce soit d’un point de vue santé mais aussi militaire et donc politique.
Le récit et le style de l’auteur, donc nous ne savons que peu de choses, font que les chapitres s’enchaînent naturellement et que la lecture file à toute allure.
Un petit bémol, j’ai trouvé qu’ils étaient beaucoup de personnages clefs en fin de vie, entre l’Empereur, l’Administrateur d’Orosco et le Pape… Mais nous dirons que c’est cette concomitance de disparitions qui est le terreau de la Révolution.
Le deuxième opus, Orosco, étant déjà paru, vous aurez la chronique rapidement :).
Editions Critic (Avril 2022) – 518 pages – 23 € – 9782375792469
Couverture : Djibril Morissette-Phan
Conception Graphique : Eric Marcelin
Un fuyard terré aux confins de la Galaxie, un amiral qui tente d’insuffler un nouvel élan tactique à sa Flotte, un prêtre naïf en mission quasi inquisitoriale et une très jeune alter aux pouvoirs démesurés. Tous ont le triste privilège de vivre une “époque intéressante”, où les rivalités politiques sont exacerbées par la mort prochaine de l’empereur.
Face à l’injustice d’un système foncièrement inégalitaire, le choix s’offre à eux de préserver leur existence personnelle ou d’embrasser une cause plus grande. Mais pour cela, il faut déjà survivre !
