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Des nuées d’Olivier Bérenval

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Des nuées d’Olivier Bérenval est le nouveau roman de la collection “Long-Courriers” des éditions 1115, dont la ligne éditoriales est plutôt généralement du côté des novella. On pourra citer notamment Monsieur Merlin d’Arnaud Pontier ou encore La trilogie du singe de Pierre Léauté. Nous vous avions même partagé un échange avec Thomas Fouchault, coéditeur de 1115. Ce troisième roman de la collection va nous emmener du côté de l’Afrique du Sud, dans une histoire étrange et étonnante, à cheval entre le fantastique et le policier.

Une histoire qui prend racine en Afrique du Sud…

Léon Visagie mène sa vie de policier en Afrique du Sud, en tant que lieutenant. La vie n’est pas simple dans ce pays, même si la région dans laquelle il officie n’est pas la plus violente qui soit. Même s’il est descendant de Boer, ces européens qui ont débarqué dès le XVIIème siècle en Afrique du Sud, il ne se voit pas finir sa carrière ailleurs que dans cette province balnéaire. La ville de Fish Hoek, dans les alentours du Cap est donc celle où il espère écoulé ses dernières années de service.

Dans une autre ambiance, Elsabe van der Merwe est une jeune paléontologue, travaillant dans des sites de fouilles dans le nord de Johannesburg. Le site sur lequel elle travaille est associé à un centre de loisirs permettant d’appréhender l’évolution de l’homme et qui explique l’évolution de notre espèce. Très critique vis-à-vis de cet utilisation de la paléontologie et l’impact de ses visiteurs sur le site, la jeune femme fait contre mauvaise fortune bon cœur.

Ensuite, ils iront à l’Eglise pour se faire absoudre de leurs actes qui pourraient paraître criminels, mais que Dieu, dans son Infinie Bonté, admet comme nécessaires dans la lutte éternelle contre le Mal.

C’est alors que nous découvrons un troisième lieu, une rencontre tellement étrange entre deux amis et un jeune garçon, qui se conclura par une chute vertigineuse. Ce premier coup de canif dans la réalité va nous surprendre, nous questionner sur les pouvoirs que peu avoir le garçon et surtout, sur ce qu’il représente.

A partir de là, l’histoire va se déployer, lentement, pour nous faire voyager dans le temps, à l’origine de l’humanité…

… pour un roman fractionné !

Ce qui ressort de l’ensemble, c’est un sentiment de morcellement. Dans les premiers chapitres, nous sautons beaucoup de personnages en personnages, de lieux en lieux. Le rythme n’est pas très enlevé et nous sentons un léger décalage entre ce qui semble être la vie citadine en Afrique du Sud et l’avancement de l’intrigue. Ce fractionnement est aussi un fractionnement géographique puisque nous faisons des bons entre Afrique du Sud et Australie.

Les personnages se multiplient, les intrigues se déploient, les meurtres s’accumulent et nos personnages se perdent dans une histoire qu’ils ont de plus en plus de mal à comprendre. Nous voyageons donc et cela nous permet de découvrir une société, une histoire sur un pays que nous connaissons finalement peu, en tout cas dans sa construction sociale actuelle.

Ce roman est déstabilisant, et il porte bien son titre : nous avons bien à faire à des nuées de personnages, qui nous dresse une trame qu’il est parfois difficile de suivre.

J’ai trouvé ce roman étrange dans sa construction, avec une histoire qui se révèle bien loin de ce que nous annonce le quatrième de couverture, un récit qui par moment perdra son lecteur / sa lectrice, mais qui devrait finalement s’y retrouver.

Editions 1115 (29 Septembre 2023) – Collection Longs-Courriers – 320 pages – 23 € – 9791097100964
Couverture : Marie Veronesi & Victor Yale

D’un côté, il y a Leon Visagie et Nazanin Amanpour, respectivement lieutenant et capitaine de police. D’un autre, il y a Elsabe van der Merwe, paléoanthropologue. A priori, rien ne relie ces professionnels, sinon l’Afrique du Sud, où ils résident et exercent leurs métiers. Jusqu’au jour où une vidéo montrant un vieillard déposant un cadavre sur un site archéologique les entraîne tous les trois dans la même enquête. Car, manifestement, le cadavre en question n’est pas celui d’un Homo sapiens. Alors, des townships de Johannesburg aux terres arides d’Alice Springs, en Australie, une pièce après l’autre, c’est tout un puzzle qui se reconstitue. Le puzzle d’une humanité plurielle et composite, où se croisent les simples mortels et ceux qui traversent les âges. Comme les mille et une facettes d’un polar à la fois choral et surnaturel.


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