Y, Le Dernier Homme (5/5)
Cela fait maintenant plusieurs mois que nous avons partagé au fur et à mesure cet excellent cycle de Brian K. Vaughan. Y, Le Dernier Homme se termine donc sur ce dernier volume.
Une synthèse de cet univers
Le monde a été victime d’une terrible épidémie qui a entraîné la disparition de toute la gente masculine, que ce soit chez les hommes ou chez les animaux. L’épidémie a frappé tous les continents et seulement deux “Y” semblent avoir survécu : Yorick, un jeune homme souhaitant devenir magicien et son singe Capucin Esperluette.
La première chose dont nous avons pu prendre la mesure est le déséquilibre de société : la disparition des hommes a mis en péril l’ensemble des activités humaines, que ce soit la politique mais aussi la gestion de l’énergie (centrales nucléaires, travaux électriques) que la sécurité (Police, militaire, ..). Comment reconstruire une société sur des fondations où la plupart des acteurs étaient des hommes ? Comment rattraper ce retard rapidement ?
Le deuxième sujet qui a été mis en avant est la réaction violente, l’extrémisme qui est ressorti de cette période troublée : des groupuscules semant la terreur se sont développés, au rang desquels les “Amazones” s’est révélé le plus présent dans la chasse à l’homme (pour le coup, au sens propre).
La troisième dimension qui vient naturellement à l’esprit, et que nous verrons révéler ici, est le côté prise de risque de la science. La manipulation de la nature et les décisions qui ont été prises ont eu ici un impact direct sur l’épidémie.
Une fin en demi-teinte
Avant de parler de la conclusion à proprement parler, il semble intéressant de parler des personnages et notamment de Yorick. Depuis le début de l’aventure, nous avons suivi ce jeune homme qui est resté très “gamin”, voulant devenir un magicien reconnu et qui a, de ce fait, perdu l’amour de sa vie lorsque nous le rencontrons. Au fur et à mesure de l’avancement de l’histoire, nous l’avons vu développer une personnalité plus complexe, et nous avons pu mieux le comprendre au regard de son vécu.
Les autres personnages qui ont constitué la communauté de Yorick se sont bien développés eux aussi, notamment 355 qui est le personnages qui m’a semblé le plus intéressant dans l’équipe. Ils ont bien évolué durant toute l’aventure, rendant complexes les relations humaines au sein du group et surtout des relations qui sont totalement crédibles.
Si j’ai parfaitement accroché donc à l’ensemble de l’intrigue et ai passé de bons moments avec les différentes aventures de Yorick et d’Esperluette, je reste plus mitigé sur ce dernier volume et la conclusion du cycle.
Au-delà de l’aspect improbable que les personnages et ce qu’ils représentent se soient rencontrés, j’ai trouvé la conclusion, associée au Docteur Mann, plutôt surprenante et peu compréhensible. J’ai un sentiment d’inachevé, comme s’il était temps de finir ce cycle… Un petit pincement d’insatisfaction (peut-être personnel) qui ne doit en rien vous empêcher de vous jeter dans ce cycle.
Urban Comics (28 novembre 2014) – Vertigo Essentiels – 320 pages – 30 € – 9782365774307
Scenario : Brian K. Vaughan
Dessin : Pia Guerra, Goran Sudzuka
Encrage : José Marzan Jr, Goran Sudzuka
Couleur : Zylonol
Illustration de couvertures de la série : Massimo Carnevale
Traduction : Jérémy Manesse
Yorick et l’agent 355 touchent au but ! Alors que le jeune homme s’apprête à retrouver Beth, son amour perdu, les responsables à l’origine de la disparition des hommes avancent désormais à visage découvert. La quête de Yorick sur cette Terre peuplée de femmes s’achève sur une note dramatique et particulièrement inattendue.
